Artiste autodidacte et passionnée, Alley a su réaliser son rêve de pratiquer le tatouage en dépit du fait de n’avoir qu’un seul bras valide. Grâce à sa détermination et aux encouragements bienveillants de tatoueurs qu’elle admire, elle a trouvé le moyen de surmonter les difficultés physiques et développé sa propre technique de ta- touage. Sa créativité débridée et son approche un rien mystique s’expriment aujourd’hui sur la peau de ses clients qui viennent voir, dans son studio de Macau, la Tatoueuse psychédélique qui guérit leurs blessures à l’âme avec ses tatouages inspirés.
Texte : Miss Marvel Photos : Grace Pun @thegracepun
Elle découvre le tatouage à l’âge de 16 ans et se fait piquer son premier tattoo, un petit nœud sur son poignet, qui signifie qu’elle est le cadeau de ses parents.
Alley est la seule artiste issue de sa famille. Née avec un seul bras fonctionnel, dans un pays où la productivité et l’efficacité sont plus valorisées que les penchants artistiques, elle fait figure de mouton noir, hors norme. Elle découvre le tatouage à l’âge de 16 ans et se fait piquer son premier tattoo, un petit nœud sur son poignet, qui signifie qu’elle est le cadeau de ses parents. Peu attirée par les études traditionnelles et persuadée qu’aucun employeur n’embauchera une fille avec un seul bras valide, elle ne termine pas le lycée et se met en quête de sens et de réalisation de ses penchants artistiques.
Je suis encore très jeune et je pense que j’ai encore une bonne marge de progression en matière de technique.
Alley
Persévérance
Quand elle commence à s’intéresser au tatouage, Alley découvre un artiste taiwanais, Yang (@est_tattoo_yang), qui a perdu une main dans un accident pendant son enfance. Il devient son modèle et l’encouragera à poursuivre ses rêves d’exercer le métier de tatoueuse. Elle commence aussi à collectionner les pièces d’encre sur sa peau, en allant rencontrer ses tatoueurs favoris : Guy le Tattooer, Gakin et Nissaco.
Alley tatoue en professionnelle depuis 5 ans et elle ne doit sa réussite qu’à sa détermination et son envie de pratiquer le tatouage, car son apprentissage n’aura duré qu’un mois. Embauchée comme stagiaire dans un studio en Chine, elle s’aperçoit très vite que personne ne la prend sous son aile pour lui transmettre les bases du tatouage et décide de partir assez vite pour se former seule. Heureusement, tous les artistes qu’elle rencontrera se montreront très bienveillants à son égard, comme Guy le Tattooer qui lui donnera des conseils de tatouage quand elle se fait encrer par lui le dos et le cou. « Je suis encore très jeune et je pense que j’ai encore une bonne marge de progression en matière de technique », avoue-t-elle humblement.
Ce que je préfère dans mon métier, c’est d’écouter mes clients ouvrir leur cœur et avoir le pouvoir de guérir leurs blessures personnelles avec mes tatouages.
Alley
Transcendance
Alley décrit son style comme Psychédélique : « Selon l’éthymologie, le terme “psychédélique » vient du grec ancien “psyché” (l’âme) et “deloun” (rendre visible, révéler), ce qui peut se traduire par « révélateur de l’âme ». Quand je ne tatoue pas, j’aime laisser mon imagination vagabonder, je fume et je fais des rêves éveillés que je retranscris dans mes créations. » Une inspiration débridée qu’elle exprime par différents moyens : le dessin, le tatouage, la sculpture, la céramique ou encore la cuisine : « J’adore créer de nouvelles recettes en mélangeant différentes influences culinaires, mon amie dit que mon style en cuisine se rapproche de mon style dans le tatouage : c’est de la fusion. »
Les clients d’Alley viennent de tous les horizons : docteurs, femmes au foyer, avocats ou professeurs… Et tous viennent la voir en sachant qu’elle les conseillera avec bienveillance sur le motif et l’emplacement qui ira le mieux sur leur corps et s’adaptera à leur personnalité et à leur envie : « Ils me font entière confiance sur la création du motif et en retour je leur donne un tatouage sur mesure, pensé et réalisé pour leur corps et leur âme. Ce que je préfère dans mon métier, c’est d’écouter mes clients ouvrir leur cœur et avoir le pouvoir de guérir leurs blessures personnelles avec mes tatouages. C’est une connexion très intime, un privilège et un honneur. »
Avant le Covid, j’allais dans des conventions 2 ou 3 fois par an au minimum. Dans un futur proche j’aimerais pouvoir faire le tour des grandes villes de mon pays, la Chine.
Alley
Ambiance
Alley partage sa vie et son studio avec son amie Grace, également artiste tatoueuse de Macau : « Grace est un peu comme mon boss, c’est elle qui s’occupe de toute la partie administrative pour que je puisse me concentrer sur l’artistique. » Leur studio de Macau est un havre de paix décoré de Tangkas tibétains ramenés d’un voyage au Népal (grandes tentures peintes à la main par des moines bouddhistes) qui apportent sérénité et vibrations créatives à l’endroit, et les murs peints en rouge rappellent ceux d’un temple bouddhiste. Un lieu empreint de spiritualité et de bienveillance, jusqu’à ses occupants : « Nous avons deux femelles épagneul Cavalier King Charles, qui sont un peu les studio managers ! Beaucoup de personnes sont nerveuses avant de se faire tatouer et les chiennes leur tiennent compagnie et les relaxent en attendant de commencer la séance. »
Alley aime particulièrement voyager pour aller travailler dans différents pays et villes. Chaque voyage est pour elle riche de rencontres, de découvertes et d’enseignement : « Avant le Covid, j’allais dans des conventions 2 ou 3 fois par an au minimum. Dans un futur proche j’aimerais pouvoir faire le tour des grandes villes de mon pays, la Chine. J’ai d’ailleurs commencé depuis 2 mois en allant travailler en guest à Shangai, Beijing et Chengdu pendant plus d’un mois. C’était très enrichissant ».
Pour suivre la belle, créative et talentueuse Alley dans ses inspirations et ses réalisations, rendez-vous sur son Instagram : @alleytattoomacau
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