Qu’est-ce que l’alcool ?
Toutes les boissons alcooliques contiennent la même molécule, appelée éthanol, ou, en langage courant, alcool pur. L’éthanol provient de la fermentation de fruits, de grains ou de tubercules. La fabrication de certaines boissons alcooliques comporte une étape de distillation, qui permet d’augmenter la concentration en alcool.
Les boissons alcooliques se différencient par leur goût et leur concentration en éthanol, mais sont toutes toxiques et peuvent conduire à l’ivresse. Certaines boissons sont plus concentrées en alcool pur que d’autres, mais elles sont généralement servies en plus petites doses.
En réalité, les boissons telles qu’on les sert dans les bars, restaurants ou boîtes de nuit contiennent toutes approximativement la même quantité d’alcool pur : soit environ 10 grammes. C’est ce qu’on appelle un verre standard, ou encore une unité alcool.
Que devient l’alcool dans votre organisme ?
Après consommation, l’alcool est absorbé tel quel au niveau de l’intestin grêle et passe dans le sang. En quelques minutes, il est alors transporté dans tout l’organisme, notamment jusqu’au cerveau. L’alcool est éliminé en grande partie par le foie.
Qu’est-ce que l’alcoolémie ?
L’alcoolémie est le taux d’alcool dans le sang. Elle varie selon la quantité d’alcool consommée, mais aussi selon la corpulence et le sexe de la personne, la vitesse de consommation et le fait d’avoir mangé ou non. Enfin, chaque personne réagit différemment selon son état de santé, de fatigue, etc.
Que se passe-t-il quand on boit de l’alcool ?
L’alcool agit sur le fonctionnement de votre cerveau : il modifie la conscience et les perceptions, et donc vos comportements.
Consommé à faibles doses, l’alcool désinhibe et procure une sensation de détente, de plaisir, d’euphorie, voire d’excitation. Les réflexes commencent à diminuer.
Consommé à plus fortes doses, l’alcool provoque l’ivresse : mauvaise coordination des mouvements, troubles de l’élocution, diminution des réflexes et de la vigilance, somnolence, etc. Des pertes de mémoire, des délires et des hallucinations peuvent aussi survenir.
Dans certaines situations particulières, toute consommation d’alcool, même faible, peut devenir dangereuse :
- pendant toute la durée de la grossesse et de l’allaitement,
- pendant l’enfance,
- quand on conduit un véhicule ou une machine,
- quand on exerce une activité qui nécessite de la vigilance,
- quand on prend certains médicaments (voir leur notice),
- dans certaines maladies aiguës ou chroniques.
Il n’y a pas que la quantité qui compte : le mode de vie et les raisons pour lesquelles on consomme de l’alcool ont aussi leur importance.
Quels sont les risques ?
1,3 millions : c’est le nombre de séjours hospitaliers en 2003 liés à des pathologies provoquées par la consommation excessive d’alcool.
L’alcool a plusieurs types d’effets :
- des effets immédiats, essentiellement sur le cerveau, qui se manifestent quelques minutes après la consommation et peuvent durer plusieurs heures. Durant toute cette période, le fonctionnement du cerveau et le comportement sont perturbés, ce qui entraîne des risques spécifiques ;
- des effets à long terme sur différents organes, avec une augmentation du risque de développer de nombreuses maladies.
Le binge drinking
C’est un mode de consommation excessif de grandes quantités de boissons alcoolisées sur une courte période de temps, par épisodes ponctuels ou répétés. L’état d’ivresse est recherché rapidement.
« Un soir de Saint-Valentin. Quatre jeunes hommes, dans le métro. Assis avec ses copains, l’un d’eux tient une bouteille de whisky à la main. Avant de prendre leur correspondance, sous le regard de ses amis, celui qui tient la bouteille se lève et boit d’une traite la moitié restante de l’alcool. Cette façon de boire – absorption d’une quantité excessive et intensive, que l’on imagine là ponctuelle – est le binge drinking » (Source : Fil Santé Jeunes).
Quels sont les risques ? Outre le coma éthylique, le risque accidentel est énorme, et pas seulement sur la route. Lorsque vous consommez autant d’alcool en si peu de temps, vous perdez le contrôle, c’est le « trou noir », et vous pouvez vous mettre en situation de danger : noyades, bagarres, accidents arrivent malheureusement trop souvent.
L’alcool au volant
La conduite sous l’emprise de l’alcool est devenue le premier facteur de mortalité depuis 2006, devant le dépassement de la limitation de vitesse.
Dès 0,5 g d’alcool par litre de sang, le risque d’accident mortel est multiplié par 2. Et à 0,8 g/l, ce risque est multiplié par 10.
L’alcool augmente le temps de réaction. Il diminue les réflexes, la vigilance et la résistance à la fatigue. Il perturbe la vision, l’estimation des distances et la coordination des mouvements. De plus, son effet désinhibant amène à sous-évaluer le danger et à prendre des risques.
C’est pourquoi il est dangereux de conduire un véhicule lorsqu’on a consommé de l’alcool. En France, il est interdit de conduire avec une alcoolémie supérieure ou égale à 0,5 g/l, ce qui correspond à peu près à la consommation de 3 verres standards. Cependant, les effets de l’alcool commencent à apparaître dès le premier verre, même si l’on ne s’en rend pas compte. Le plus prudent est donc de ne pas boire du tout d’alcool lorsqu’on est amené à conduire un véhicule.
Les conséquences sur la santé à long terme
Une consommation régulière et excessive d’alcool (plus de 3 verres standards par jour en moyenne pour les hommes, plus de 2 verres standards par jour en moyenne pour les femmes) augmente le risque de développer de nombreuses maladies : certains cancers, des maladies cardiovasculaires et digestives, des maladies du système nerveux et des troubles psychiques.
L’alcoolodépendance est souvent appelée « alcoolisme » dans le langage courant. La dépendance à l’alcool n’est pas définie par une fréquence de consommation ou par une quantité bue. Le symptôme clé de l’alcoolisme est la perte de maîtrise de sa consommation d’alcool : à ce stade, boire de l’alcool est devenu un besoin.
L’interdiction des « open bars » et de la vente d’alcool aux moins de 18 ans
Désormais, la vente de tout type d’alcool est interdite aux moins de 18 ans. Jusqu’à présent, la vente était interdite aux moins de 16 ans, et les jeunes âgés de 16 à 18 ans pouvaient se procurer des boissons faiblement alcoolisées : vin, bière, vin doux naturel, crème de cassis… Désormais, toute vente de boissons alcoolisées à des mineurs, quels que soient le type de lieu de vente et la catégorie d’alcool, est interdite.
En outre, les « open bars » (qui permettaient de consommer de l’alcool à volonté moyennant un prix d’entrée ou une somme forfaitaire) sont désormais interdits. Les « happy hours » (période pendant laquelle un débit de boisson propose des boissons à des prix plus avantageux que d’ordinaire) sont, quant à elles, encadrées : un débit de boisson pratiquant des « happy hours » doit aussi proposer des boissons non alcoolisées à prix réduit.
Enfin, les boissons alcoolisées sont désormais interdites dans les stations-services de 18 heures à 8 heures. La vente d’alcool réfrigéré est, par ailleurs, interdite à toute heure dans les points de vente de carburant, car ce type de boisson est destiné à une consommation immédiate et est donc incompatible avec la conduite.
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